Mai 2024 devrait être le douzième mois consécutif où les températures moyennes de l’air à l’échelle mondiale ont atteint un niveau record, ce qui met en évidence l’impact continu du réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre.
Le réchauffement de l’atmosphère et des océans provoque des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier, notamment des chaleurs extrêmes en Asie du Sud-Est, des pluies diluviennes dans la péninsule arabique et au Brésil, des sécheresses en Afrique australe, et bien d’autres choses encore.
Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, que les États membres des Nations unies ont accepté de faire d’ici 2050 dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, il est devenu de plus en plus essentiel d’atténuer les effets du changement climatique et de s’y adapter. Selon la Banque mondiale, environ 37 % des mesures d’atténuation nécessaires d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris peuvent être fournies par des solutions fondées sur la nature.
L’Institut de recherche sur le Kazakhstan durable de l’université de Narxoz, une université privée financée par l’homme d’affaires et philanthrope kazakh Bulat Utemuratov, développe des solutions fondées sur la nature visant à atténuer les problèmes environnementaux. L’un de ces problèmes est celui des particules, un polluant qui comprend la suie, la poussière et les sous-produits de la combustion. L’Organisation mondiale de la santé estime que les particules inhalées dans l’air sont à l’origine de 7 millions de décès prématurés par an. En outre, elles contribuent au réchauffement de la planète en retenant la chaleur.
Brendan Duprey, directeur de l’Institut de recherche sur le Kazakhstan durable, a mis au point et applique la technologie de « phytocapture », qui absorbe les particules nocives présentes dans l’air à proximité des installations industrielles et des villes grâce à une barrière végétale. Les scientifiques de l’institut étudient le régime des vents et les conditions du sol à des endroits spécifiques, puis utilisent le logiciel ENVI-met sur un superordinateur pour modéliser les types d’arbres et d’arbustes à planter à telle ou telle distance de l’installation afin d’obtenir une capture maximale des particules.
Ce printemps, l’équipe de l’Institut de recherche sur le Kazakhstan durable a commencé à planter des arbres autour des installations de RG Gold, un important producteur d’or au Kazakhstan. La première rangée, située à proximité des installations de traitement des résidus et des équipements de broyage du minerai de RG Gold, est constituée de buissons d’acacias qui capturent les grosses particules de poussière. La rangée suivante comprend des peupliers et des ormes, dont la hauteur et le feuillage dense piègent les particules nocives plus petites transportées par le vent. Au total, plus de 20 000 arbres et arbustes seront plantés autour des installations de RG Gold.
Les calculs montrent que la phytocapture peut réduire la pollution de l’air jusqu’à 40 %. Il s’agit d’une mesure d’atténuation importante qui fait toute la différence. Chez RG Gold, 800 personnes travaillent en équipe et environ 2 000 personnes vivent dans les deux villages situés à proximité de la mine de l’entreprise. La réduction de la pollution atmosphérique minimise l’exposition des mineurs et des habitants du voisinage aux poussières toxiques et améliore la santé. Il s’agit d’une contribution importante à l’objectif de développement durable numéro 3 – bonne santé et bien-être – qui est une priorité pour la communauté mondiale, y compris le Kazakhstan. Des innovations telles que la phytocapture peuvent être transposées à l’échelle mondiale pour soutenir la réalisation des ODD, qui sont loin d’être à la hauteur des objectifs fixés pour 2030.
L’Institut de recherche sur le Kazakhstan durable a également commercialisé et établi des partenariats avec d’autres grandes sociétés minières en Asie centrale, ce qui illustre la demande de l’industrie pour des solutions basées sur la nature fournies par son équipe d’experts.
L’Institut de recherche sur le Kazakhstan a élargi son portefeuille de travaux grâce à une subvention de la fondation néerlandaise Tauw. Dans le cadre de cette subvention, le SKRI a développé des solutions naturelles pour traiter les eaux usées des bassins de décantation des sociétés minières en Asie centrale, par exemple en éliminant les métaux lourds afin qu’ils ne contaminent pas l’environnement.
L’une des méthodes possibles pour absorber les polluants consiste à poser des tapis spéciaux composés de charbon bio et de tourbe au fond des bassins de décantation et des sources avoisinantes. Une autre option consiste à planter des arbres dont le système racinaire est entouré de “puits” de matériaux imperméables, ce qui facilite l’absorption des polluants provenant des couches profondes de la nappe phréatique.
Les réalisations de l’Institut de recherche sur le Kazakhstan ont été reconnues comme meilleures pratiques dans le cadre de la Convention de la CEE-ONU sur les effets transfrontaliers des accidents industriels et ont été incluses dans l’Atlas urbain, la base de données la plus complète sur les solutions basées sur la nature pour les villes. Des sociétés minières internationales ont manifesté leur intérêt pour la phytocapture et d’autres technologies basées sur la nature développées par l’Institut et étudient leur utilisation potentielle dans des mines au Canada et en Tanzanie.
SOURCE: https://www.globalminingreview.com/mining/25062024/mitigating-climate-change-impacts-around-mines/