Le Kazakhstan devient un leader régional de l’enseignement supérieur
Le Kazakhstan s’est donné pour mission d’internationaliser l’enseignement supérieur et de devenir l’un des principaux fournisseurs internationaux de services éducatifs. Malgré les difficultés et les défis objectifs existants, le Kazakhstan a déjà beaucoup travaillé dans ce sens, et la situation géopolitique actuelle dans la région ne fait que contribuer à la croissance de l’intérêt international pour le Kazakhstan et ses universités.
La proportion d’étudiants étrangers est un indicateur clé du plan de développement stratégique du Kazakhstan jusqu’en 2025. Ces dernières années, leur nombre dans les universités kazakhstanaises a triplé. Aujourd’hui, plus de 26 000 étudiants étrangers étudient au Kazakhstan, soit 4,5 % du nombre total d’étudiants. Il est prévu que ce chiffre passe à 10 % d’ici 2025 et à 20 % d’ici 2050. Un autre indicateur clé de l’intégration de l’éducation dans l’environnement mondial est le nombre d’établissements d’enseignement supérieur figurant dans au moins deux classements internationaux reconnus. Les autorités prévoient que d’ici 2025, ces classements incluront trois universités kazakhstanaises, et d’ici 2050, cinq.
Mais dans quelle mesure cet objectif est-il ambitieux, justifié et, surtout, réalisable ?
Bien entendu, essayer d’être compétitif sur le marché international des services éducatifs est un défi de taille. Le Kazakhstan entre sur un marché établi, dominé par des géants tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Europe, la Chine émergente et l’Inde. Par conséquent, le Kazakhstan doit comprendre et démontrer clairement la spécificité de ses offres éducatives.
À mon avis, la valeur du Kazakhstan réside dans le fait qu’il se trouve aujourd’hui dans une situation géopolitique particulière. Étant l’un des pays les plus stables et les plus développés d’Asie centrale et multipliant les contacts avec les États-Unis et la Chine, le Kazakhstan est devenu un centre d’attraction pour les étudiants non seulement de la région, mais aussi de la Russie, qui s’est retirée du système de Bologne.
Dans ces conditions, on peut affirmer que la demande d’éducation dans les établissements d’enseignement kazakhs se maintiendra non seulement à court terme, mais aussi à long terme.
La situation géopolitique actuelle n’est pas le seul “atout” dont dispose le Kazakhstan sur le marché international des services éducatifs. Le pays a entrepris d’importantes réformes de son système d’enseignement supérieur afin de le rendre conforme aux normes internationales. En 2010, le Kazakhstan a rejoint le système de Bologne et est devenu le premier pays d’Asie à faire partie de l’espace éducatif européen.
Je suis convaincu que l’éducation est un pilier essentiel d’une société durable. Il est impossible de construire une société durable sans solutions institutionnelles dans le domaine de l’éducation. Cette affirmation devient de plus en plus pertinente dans un monde où la concurrence mondiale modifie constamment les règles du jeu. Le Kazakhstan est un exemple de pays qui reconnaît cette importance et qui améliore activement son système éducatif en l’adaptant aux nouveaux défis et exigences.
L’année dernière, le Kazakhstan s’est classé au 56e rang de l’indice de développement humain des Nations unies et est entré dans le classement des pays ayant un IDH très élevé. Ce résultat a été obtenu grâce à de sérieuses réformes de l’État, notamment dans le domaine de l’éducation.
On peut dire que le Kazakhstan est l’un des pays les plus réformés de l’espace post-soviétique et que son système éducatif a subi une transformation radicale.
Les grandes universités du Kazakhstan sont de plus en plus prisées par les agences de notation internationales, ce qui fait du pays une destination prometteuse pour les programmes d’études et d’échanges éducatifs en Asie centrale. La société d’analyse britannique Quacquarelli Symonds a inclus 32 universités kazakhes dans son classement QS Asia University Rankings cette année.
Le Kazakhstan compte aujourd’hui 117 EES, dont 47 sont privés. Ces dernières années, outre les anciens EES radicalement réformés, un grand nombre de nouveaux acteurs – des EES privés – ont fait leur apparition dans le secteur de l’éducation du pays. De nombreux habitants de l’espace post-soviétique ont l’idée stéréotypée que les EES commerciaux ne fournissent pas de services éducatifs de qualité et que leur principal objectif est de faire du profit. Cependant, cela ne correspond pas à la réalité. Il faut savoir que les universités publiques et privées remplissent des fonctions différentes. Par exemple, notre université Narkhoz est une université privée, soutenue par l’entrepreneur et philanthrope Bulat Utemuratov, mais il s’agit fondamentalement d’une université à but non lucratif, qui n’a pas pour mission de verser des dividendes et de faire des bénéfices. Tous les bénéfices, toutes les ressources économiques, ne sont nécessaires que dans un seul but : servir efficacement la mission de l’université, attirer des enseignants, octroyer des bourses, développer des infrastructures.
L’université de Narkhoz a reçu une note QS de 5 étoiles dans plusieurs catégories, dont la “qualité de l’enseignement” et les “opportunités de carrière pour les diplômés”, et est devenue la 111e université au monde à recevoir une note globale de 4 étoiles sur 5. Par rapport aux autres universités du Kazakhstan, Narkhoz est celle qui entretient les liens les plus étroits avec l’étranger. Parmi ses partenaires figurent le programme Erasmus+ en Europe, l’université de Pittsburgh aux États-Unis, l’université d’Helsinki en Finlande, l’université de Coventry au Royaume-Uni et l’EU Business School en Suisse.
D’autre part, les universités publiques remplissent une mission sociale : elles offrent à la population un large accès à l’enseignement supérieur. De mon point de vue, c’est une très bonne tendance que d’avoir un grand nombre d’acteurs et d’universités différents avec des tâches différentes dans le secteur de l’éducation.
Les résultats disponibles à ce jour montrent déjà que le Kazakhstan a fait de grands progrès dans le développement du secteur de l’éducation. Nous pouvons dire que la tâche fixée par le gouvernement du pays pour exporter des services dans ce secteur est plus que justifiée et adéquate. Toutefois, il est important que ces efforts ne se transforment pas en une poursuite aveugle de chiffres et de notes, mais qu’ils soient orientés vers le développement du potentiel humain et de la science.
SOURCE: https://www.fenews.co.uk/fe-voices/kazakhstan-is-becoming-a-world-leader-in-higher-education/