Team Kazakhstan : comment les futurs champions de tennis au Kazakhstan sont-ils formés ?

November 18, 2019

Team Kazakhstan est la première école de tennis pour les enfants doués au Kazakhstan. Il ne s’agit pas seulement d’une formation sportive professionnelle, mais également d’une étude approfondie de l’anglais et des matières scolaires. Les meilleurs de ses élèves peuvent entrer dans les prestigieuses universités étrangères. Nous allons raconter comment le sport, autrefois d’élite, est devenu populaire et comment des enfants kazakhs ordinaires vont devenir les champions du court.

L’idée de développer le tennis au Kazakhstan appartient à l’homme d’affaires Bulat Utemuratov. En 2007, il est venu en tête de la Fédération de tennis du Kazakhstan et un an plus tard, il a créé l’académie de tennis Team Kazakhstan à Nur-Sultan. Il s’agit d’une école unique dans laquelle des adolescents prometteurs sont sélectionnés pour devenir des sportifs professionnels. Après tout, le succès au tennis dépend non seulement de la forme physique, mais aussi du temps passé sur le court. Plus il est important, plus les chances de former des champions sont élevées. Par conséquent, en 2008, des adolescents âgés de 12 à 17 ans ont été sélectionnés pour faire leurs études à l’académie, et ensuite les jeunes enfants.

Qu’est-ce qu’une académie de tennis ?

Team Kazakhstan est une symbiose entre une école sportive et une école secondaire pour enfants surdoués. Ce n’est pas seulement un court et une salle de formation, c’est un grand campus dans lequel les enfants vivent dans des internats. Mais l’académie n’a rien à voir avec l’internat, comme beaucoup l’imaginent. C’est un bâtiment moderne où ses étudiants s’entraînent avec les plus grands experts mondiaux. Ils sont hébergés dans des conditions confortables, avec cinq repas par jour, des soins médicaux et une adaptation sociale.
“Nous essayons de tout prendre en compte : la psychologie, la nutrition, la forme physique, les performances scolaires, – déclare le vice-président de la fédération de tennis Diaz Doskaraev. – Nous voulons que les enfants se forment non seulement au tennis, mais qu’ils réussissent leurs études. Si l’enfant réussit à l’école, il réussit dans le sport. Nous n’apprécions pas que les enfants laissent tomber les études et abandonnent l’école. Il existe un tel stéréotype : si une personne est un athlète, cela signifie qu’elle n’est utile nulle part ailleurs, cependant, nos étudiants sont des gens qui ont du succès non seulement dans le sport mais aussi dans la vie”.
L’emploi de temps à l’académie est programmé d’une manière suivante:
  • réveil, procédures du matin ;
  • petit déjeuner ;
  • étude ou formation ;
  • déjeuner ;
  • sieste ;
  • collation ;
  • étude ou formation ;
  • dîner ;
  • temps libre ;
  • deuxième dîner ;
  • temps libre
  • extinction des feux.
Le régime aide à maintenir la discipline et, à son tour, favorise l’indépendance et la responsabilité des enfants – qualités importantes d’une personne qui réussit.

Pourquoi les élèves de l’Académie étudient l’anglais en profondeur ?

Les élèves ont fait avant leurs études au lycée 17 Akan Kurmanov, dans les classes, avec l’apprentissage des langues approfondi. Cette année, les enseignants sont invités à l’académie pour assurer les cours de l’anglais et du russe, ainsi que de la littérature. Pourquoi cet accent est-il linguistique ? L’enfant, pratiquant le tennis, se retrouve dans un milieu, où tout le monde parle anglais : dans les colonies sportives à l’étranger, lors des compétitions internationales. Le tennis n’est pas un sport d’équipe. Sur le terrain, l’athlète est seul. Il doit pouvoir répondre au juge en anglais ou contester la décision. À propos, en raison du fait que le tennis est un sport individuel, l’enfant devient plus tôt indépendant. Même lorsqu’ils jouent sur le terrain, l’aide de l’entraîneur est interdite, car cela incite le joueur à prendre ses propres décisions. La scolarisation ce n’est que la première étape. Les meilleurs joueurs de tennis sont invités à jouer pour des universités étrangères prestigieuses, qui leur payent les frais de scolarité. Par exemple, le coût des études dans une université américaine est de 20 000 dollars par an. Des élèves sont entraînés et par les formateurs locaux ayant reçu une formation à l’étranger et par les experts étrangers.
« En 2009, nous avons invité le célèbre spécialiste néerlandais Eric van Harpen, en tant qu’entraîneur-chef, l’un des plus éminents experts du tennis au monde, – déclare le directeur de Team Kazakhstan Academy, Zhanbolat Zhakupov. – La même année, le plus grand spécialiste mondial polonais Michislav Boguslavsky est devenu entraîneur-chef pour l’entraînement physique général et spécial du tennis ».
Team Kazakhstan a proposé la collaboration à des académies de tennis de renommée mondiale. Grâce à cela, les étudiants s’entraînent et font les stages en Espagne, aux États-Unis, en Chine et en Turquie. Aujourd’hui, l’Académie Team Kazakhstan a été transformée en équipe nationale du Kazakhstan et elle compte 32 athlètes des équipes principales et de réserve.

Quels sont les résultats obtenus par Team Kazakhstan en 11 ans ?

Les élèves de l’équipe du Kazakhstan sont devenus des joueurs de tennis professionnels et participent à des compétitions prestigieuses telles que la Coupe Davis, les tournois internationaux de la série ITF, les championnats du monde, ceux de l’Asie. Parmi eux : le médaillé de bronze des jeux asiatiques de la jeunesse, Dmitry Popko ; 21ème raquette du monde des moins de 18 ans Dostanbek Tashbulatov ; la médaille d’argent des Jeux Asiatiques Denis Evseev; vainqueur répété du tournoi de la série ITF Grigory Lomakin ; la troisième raquette du monde de moins de 18 ans Anna Danilina ; Zhibek Kulambaeva, première raquette des moins de 18 ans du Kazakhstan.
« L’équipe masculine est entrée à la Coupe Davis au top 8, c’est très prestigieux et joyeux, – souligne Diaz Doskaraev. – Mais nous sommes doublement heureux lorsque nos enfants ont de bons résultats. Un grand nombre d’enfants de moins de 12 ans ont remporté des prix lors de tournois européens. Ce sont Ayia Nurbay, Karina Dzhumazhanova, Zhanel Ospanova, Maxim Batyutenko, Erasyl Erdilda, Sandugash Kenzhibaeva, qui excellent dans des tournois en Allemagne, en France et en Indonésie. Aux Championnats d’Asie dans l’épreuve par équipe, ils ont pris la troisième place. Nous n’avons jamais eu un tel succès auparavant ».
Pour la première fois dans l’histoire du tennis kazakh, Sandugash Kenzhibaeva et Yerasyl Erdilda, deux étudiants de Team Kazakhstan, ont participé au plus prestigieux tournoi parmi les enfants en France. Les Petits As est le championnat du monde non officiel pour les enfants de moins de 14 ans en 2020, il aura lieu à Tarbes. Ils n’étaient non simplement invités – ils se sont qualifiés lors des compétitions en Indonésie.

Comment un sport d’élite s’est-il répandu au Kazakhstan ?

En 2007, avant que Bulat Utemuratov arrive à la tête de la Fédération de tennis, ce sport était considéré comme un sport d’élite. Un peu plus de 500 personnes le pratiquaient dans le pays. C’étaient des amateurs et des jeunes qui pouvaient se permettre de louer un terrain coûteux et prendre des cours avec un entraîneur. Depuis 12 ans, le tennis est passé du sport d’élite au sport de masse. Cela est dû au fait que l’infrastructure avait été créée dans tout le Kazakhstan. La Fédération de tennis a développé depuis 2007 un programme de cinq ans, qui a été convenu avec le président du pays. Cette stratégie a ensuite été mise à jour tous les cinq ans.
« Une base de développement de tennis est l’infrastructure – dit Diaz Doskaraev. – Tout d’abord, elle doit être mise à la disposition des masses, afin que les enfants aient la possibilité dans tout le Kazakhstan de s’adonner à ce sport, de s’entraîner à la fois au niveau amateur et au niveau professionnel. Ceci est nécessaire pour améliorer la santé de la nation. Par conséquent, toutes les conditions ont été créées pour que les enfants puissent pratiquer le tennis de manière systématique et considérer le tennis comme un sport de la plus haute performance ».
La Fédération de tennis a construit de nouveaux courts dans tout le Kazakhstan. Si en 2007 il y avait 60, maintenant il en existe plus de 270. A Almaty dans le district de Bostandyk, où il n’y avait pas assez de courts, la Fédération de tennis a construit un centre « As ». C’est un centre comportant 10 courts extérieurs et intérieurs, une salle de sport, une cafétéria, des salles de formation pour les joueurs de tennis.
« Environ 320 000 personnes vivent dans le district de Bostandyk. Par conséquent, il était important pour nous de couvrir cette région, – explique le vice-président de la fédération de tennis. – Maintenant, 507 enfants y sont inscrits. Dans le cadre du même projet, l’Akimat d’Almaty a déjà choisi un site dans la région d’Alatau, près de la Almaty Arena, pour un centre de tennis similaire ».
A Nur-Sultan dans la rue Momyshuly nous construisons un centre de tennis pour 14 courts, conformément au projet canadien. Comme prévu par les architectes, il disposera de 8 courts intérieurs, de 6 extérieurs et de deux gymnases. A Shymkent au Centre national de tennis le nombre de courts couverts est porté à 18. Un hôtel pour des équipes venant de tout le Kazakhstan est construit à côté. Une salle de formation y était également prévue pour que les enfants ne soient pas en retard scolaire au cours de la formation. A Aktobé et Petropavlovsk la construction d’un centre de tennis s’est inscrite dans le cadre d’un programme de partenariat public-privé.
« Un deuxième centre de tennis va apparaître à Aktobé, – clarifie Diaz Doskaraev. – Cela prouve qu’il existe un intérêt et une demande élevés pour ce sport. Lorsque nous ouvrons un centre de tennis, nous essayons de suivre les dernières technologies, exigences et normes internationales, de manière à ce que non seulement les enfants puissent s’y entraîner, mais aussi des tournois internationaux puissent y avoir lieu ».
A Karaganda et Aktau la construction de deuxièmes centres de tennis commence également.
« Nous constatons que le tennis devienne si populaire que nous n’avons pas de temps pour construire, – admet notre interlocuteur. – Nous mettons en place deux ou trois centres de tennis chaque année, mais le nombre de terrains augmente plus lentement que le nombre d’enfants. C’est un travail difficile pour le président de la Fédération de tennis, Bulat Utemuratov, qui doit négocier avec les régions, les akimats, obtenir beaucoup d’approbations, rechercher des fonds et faire face à des coûts considérables. Par exemple, le centre de tennis d’Almaty « As » coûte 5,7 millions de dollars. C’est beaucoup d’argent, mais les enfants veulent jouer au tennis et nous répondons à ce besoin ».
La Fédération envisage de construire d’autres centres de formation à Lisakovsk, Kostanay, Taraz, Shymkent et dans la région du Turkestan. En raison de la construction à grande échelle de nouveaux courts, le coût de la location d’un court de tennis a diminué dans tout le Kazakhstan. Si à l’aube « des années 2000 » pour une heure de jeu il fallait payer 50 $, maintenant le prix a chuté de10 fois et coûte en moyenne deux à trois mille tengues. Maintenant, le tennis peut être joué non seulement par les hommes d’affaires et les banquiers, mais aussi par tous les nouveaux arrivés. Au Kazakhstan, plus de sept mille personnes pratiquent ce sport.

© Bulat Utemuratov
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